Hier matin, alors qu'Europe 1 venait de révéler des passages d'une conversation de vingt minutes entre Karim Benzema et Karim Zenati (son ami d'enfance qui avait été contacté par les trois maître chanteurs en possession de la «sextape» de Mathieu Valbuena) extraits de la retranscription des écoutes téléphoniques réalisées sur le téléphone du Madrilène, on apprenait que Mathieu Valbuena, silencieux depuis le début de l'affaire, allait se constituer partie civile afin de pouvoir accéder au dossier.
Dans un même temps, maître Sylvain Cormier, avocat de Karim Benzema, déclarait d'abord, sur le fond, être « scandalisé par le procédé : diffuser, non pas une conversation dans son ensemble, mais des extraits. Lorsque je découvre ce dossier, je découvre qu'il y a certains passages qui sont évidemment des passages qui peuvent être mal interprétés... On ne peut pas diffuser des passages sélectionnés et volontairement les plus désagréables». C'est donc dans un souci de clarté et de vérité que nous publions pratiquement en entier le contenu brut de la retranscription de cette écoute révélée par Europe 1, dont nous avons également pu prendre connaissance dans son intégralité.
Informé par nos soins hier soir, maître Cormier nous a confié, cette fois sur la forme, que « Alain Jakubowicz et moi-même avons demandé au juge d'instruction d'être saisi d'un réquisitoire supplétif pour violation du secret d'instruction. Nous voulons connaître l'identité des personnes qui organisent ces fuites. Nous trouvons ce procédé déloyal. Dans mon souvenir les mêmes manoeuvres dans l'affaire Zahia n'avaient pas empêché de démontrer clairement son innocence. Si on voulait influencer le témoignage à venir de Mathieu Valbuena, on ne s'y prendrait pas autrement. Nous démontrerons l'innocence totale de Karim dont nous ne doutons pas. »
K. BENZEMA : vas-y, je l'ai vu l'autre, hein. K. ZENATI : et alors, qu'est ce que t'en penses ? K. BENZEMA : heu, j'en pense, la vérité ? K. ZENATI : ouais. K. BENZEMA : j'en pense qu'il nous prend pas au sérieux. K. ZENATI : non. K. BENZEMA : walah. K. ZENATI : ouais, ça veut dire en vérité, je crois, il va rien lâcher, celui-là non ? K. BENZEMA : ouais ouais ouais ouais, il nous prend pas au sérieux. K. ZENATI : qu'est-ce qu'il t'a dit lui ? K. BENZEMA : kess il m'a dit mais heu tu sais au début il croyait, il croyait que (inaudible) tu vois, que c'était une blague. (...) Moi je vais t'arranger la sauce. Faut que tu vas voir le mec (sic). Il va venir. Il va te parler. Mais je te donne ma parole que y a pas d'autre copie (de la sextape). (...) Mais après on parlait, on parlait, dans la vidéo tu vois mes tatouages (demande Valbuena). Tu vois tout, gros. Je lui dis, je suis sérieux, je lui ai dit, franchement, je l'ai vu, moi, la vidéo, je lui dis. Il m'a dit je sais. (...) Mais ils veulent quoi ? Je lui ai dit, j'en sais rien moi qu'est-ce qu'ils veulent, je lui dis, je sais pas moi, il m'a dit ouais, il veut de l'argent. Bah à mon avis t'as vu, j'ai dit moi si j'ai une vidéo comme ça d'un mec... Euh ouais de toute façon ils veulent faire du buzz, heu ça sera pas le même buzz que si c'était toi...
"C'est vrai que ça va pas faire le même buzz que moi, mais frère tu lui arrêtes la carrière frère. Il va dehors, il se fait jeter des tomates. Je lui dis, c'est pas une question de buzz mais c'est une question de fierté" KARIM BENZEMA
K. ZENATI : il a raison. K. BENZEMA : ouais. K. ZENATI : (rires). K. BENZEMA : mais frère, frère c'est vrai que ça va pas faire le même buzz que moi, mais frère tu lui arrêtes la carrière frère. Il va dehors, il se fait jeter des tomates. Je lui dis, c'est pas une question de buzz mais c'est une question de fierté. K. ZENATI : hum. K. BENZEMA : je lui dis de famille, je lui dis ça n'a rien à voir de buzz, on s'en bat les couilles, je lui dis là. Je lui dis maintenant si les gens ils sortent une photo, une vidéo comme ça. Ça pour toi ça te fait rien que ta mère, ton père ils les voient ta femme où je sais pas qui. Tu vois, après il réfléchissait, il réfléchissait. Je lui dis moi de toute façon tu fais comme tu veux. Là je suis en équipe de France jusqu'à dimanche si tu me donnes ton numéro, je lui passe, je lui passe à mon ami. Il vient te voir à Lyon, tu discutes, tu vois avec lui, tu veux pas. Bah, fais ta vie, moi je t'ai prévenu hein. K. ZENATI : c'est bon frère, t'as super bien fait. K. BENZEMA : walah, je lui ai dit ça. Après je sais pas ce qu'il va faire. Il va appeler son agent, il va dire ils ont la vidéo. Je lui ai dit, écoute gros, il n'y a pas d'intermédiaire, pas d'avocat, pas d'ami, pas d'agent, pas de police, pas de ce que tu veux. K. ZENATI : hum. K. BENZEMA : je lui dis si tu veux que la vidéo elle soit détruite, mon ami il vient te voir à Lyon. Tu vois directement avec lui et toi tu parles avec lui, tu envoies personne. K. ZENATI : bon bah, vas-y, c'est bon. K. BENZEMA : il m'a dit elle vient d'où la vidéo ? Je lui dis : moi j'en sais rien d'où elle vient. (...) K. ZENATI : quand il va dormir, il va savoir que tu lui as dit la vérité. K. BENZEMA : mais non, mais il était tout blanc. K. ZENATI : ouais. K. BENZEMA : il me dit la vidéo, tu l'as vue où ? Il y a combien de temps ? Après il me posait des questions, mais c'était comment. (...) Je l'ai vu avaler de travers, il commençait à avaler deux, trois fois de travers. K. ZENATI : (rires).
K. BENZEMA : je le vois, tu vois le mec quand il est en panique, t'as vu ? K. ZENATI : tu sais que c'est les meilleurs, quand ils font les beaux mais na, na, na, na et après... K. BENZEMA : ouais même il me dit : tu sais c'est quoi le premier qui m'a dit, c'est Cissé. Je lui dis ouais mais Cissé il lui est arrivé une galère comme ça. K. ZENATI : hum. K. BENZEMA : (...) je lui dis, il (Cissé) a fait quoi ? Il me dit : il a payé. Je lui dis : et la vidéo, elle est sortie ou pas ? Il me dit non. Je lui dis : moi quand je te dis que j'ai qu'une parole, c'est que la vidéo elle sort pas. Maintenant, tu fais comme tu veux. Moi je suis venu te voir parce que quand j'ai vu cette vidéo, on m'a parlé, je peux pas rigoler avec toi dans le vestiaire et pas te dire. Il me dit oui mais ils veulent la sortir quand, s'ils la sortent, pour l'Euro ? Je lui dis, bah, je pense, c'est là où il faut la sortir, hein. Je lui dis moi si j'aurais une vidéo comme ça, moi je te demande pas d'argent je la sors, je la vends aux journalistes. T'as vu, je lui ai dit ça. K. ZENATI : hum.
K. BENZEMA : il m'a dit ouais, bah, gros, merci beaucoup et tout, laisse-moi un jour ou deux et je te dis. (Rire.) Il va m'appeler, donne-moi le contact, s'il te plaît (rires). K. ZENATI : (rires). C'est pour lui. Moi, nous, frère, nous on l'aide. (...)
K. BENZEMA : moi, je t'aide (de Benzema à Valbuena). (...) Je lui dis regarde, je m'en bats les couilles, c'est pas moi. Oh je suis venu te voir. Ouais merci, et tout t'as la classe. Il me dit : ils veulent quoi ? Je lui ai dit : moi je ne sais pas. Mon but, mon truc s'arrête là, tu vois, mon train il s'arrête là. Maintenant mon ami (Zenati), il prend la relève. C'est lui qui connaît la personne, y'a qu'une seule personne qui a ta vidéo. Moi je ne la connais pas mais mon ami, il la connaît. Maintenant tu veux régler tes histoires, donne ton numéro, je le donne et tu vois avec lui.
K. ZENATI : ouais impeccable. (...) K. BENZEMA : je lui ai dit : c'est mon ami, c'est mon amigo, mon meilleur ami, c'est comme mon frère. C'est comme s'il avait une vidéo de moi. K. ZENATI : hum. K. BENZEMA : il me dit, ouais, mais toi tu aurais fait quoi ? Je lui ai dit : moi je m'en bats les couilles du buzz, t'as vu, donc j'aurais payé juste pour ma famille. (...) Je lui dis : toi si c'est pour le buzz, si c'est juste pour le buzz et que t'as prévenu ta famille, qu'ils s'en foutent, bah laisse-les la sortir, je lui dis. K. ZENATI : bah ouais, même moi je lui dirais ça frère, mais walah... (...) K. ZENATI : (rires) ah ouais mais après nous c'est nous, frère, nous de toute façon on est là pour l'arranger. S'il veut pas, bah laisse, il se démerde avec ses piranhas, il va se démerder avec ses piranhas et il va... K. BENZEMA : ils vont lui pisser dessus. K. ZENATI : ils vont lui pisser dessus frère, moi je m'en pète hein. K. BENZEMA : les piranhas ils vont le manger frérot. K. ZENATI : ouais quand tu m'as dit que c'était un bon pelo (mec, gars en argot lyonnais), je t'ai dit oui après peut-être que le pelo ils vont demander, ils vont lui dire, je sais pas, deux places de foot où je sais pas quoi mais il se démerde. K. BENZEMA : (rires). K. ZENATI : voilà hein, c'est rendre service, après il fait comme il veut hein.