L'equipe d'aujourd'hui :
L’affaire Réveillère
Le défenseur lyonnais, qui a refusé l’opération à un genou, est passé par la médecine du travail
pour obtenir l’autorisation de rejouer.
LE 22 NOVEMBRE dernier, à la
11e minute de Paris-SG - Lyon (0-1),
Anthony Réveillère sortait en boitant
de la pelouse du Parc des Princes. Deux
jours plus tard, le verdict de l’IRM tombait
: rupture du ligament croisé antéro-
externe du genou gauche. Dans la
foulée, il était annoncé que la saison
du défenseur lyonnais était terminée,
le niveau minimal d’indisponibilité
étant de six à sept mois pour cette blessure.
Trois mois et demi plus tard, Anthony
Réveillère n’a pas été opéré et se sent
prêt à rejouer. Ce n’est pas un miracle
de la médecine, seulement la conséquence
inédite d’une décision inédite,
sur laquelle les parties concernées
cherchent à communiquer le moins
possible. Le défenseur lyonnais a choisi
de renoncer à l’opération et de compenser
la rupture du ligament par une
musculation appropriée. Un choix
assez courant chez les sportifs du
dimanche, plus rare chez les sportifs de
haut niveau, en dehors de quelques
rugbymen à forte masse musculaire.
C’est un choix, surtout, que l’OL a eu
du mal à accepter. Le club lyonnais, via
ses médecins et les chirurgiens
proches du club, a tout fait pour
convaincre le joueur de se résoudre à
l’opération, estimant son pari impossible
et les risques de rechute infiniment
élevés. Mais le club lyonnais n’a
rien dit, en public, de son agacement ni
de son scepticisme. Aujourd’hui, il fait
seulement savoir, par la voix d’Olivier
Blanc, directeur général du club, chargé
de la communication : « Il était
naturel d’envisager l’opération, à la
vue des éléments médicaux, mais il
n’est pas possible d’imposer quoi que
ce soit dans un domaine médical qui
relève du propre choix de la personne
concernée. Nous ne pouvons donc que
souhaiter que l’option prise soit la
bonne et qu’Anthony soit opérationnel
rapidement. »
Le staff médical freinait des quatre fers
Réveillère, lui, ne dit rien. Il a annoncé
qu’il parlerait quand il recommencerait
à jouer. C’est pour bientôt, peut être :
il a déjà repris l’entraînement collectif
avec l’équipe de CFA, et participe
aux séances communes avec les pros.
Et il vient enfin de franchir une première étape :
l’obtention d’un certificat
médial l’autorisant à reprendre son activité.
Car, depuis quelque temps, le staff
médical de l’OL freinait des quatre fers
au moment de l’autoriser officiellement
à reprendre le travail. À l’évidence,
le club lyonnais considère le
pari de Réveillère trop risqué pour
prendre cette responsabilité. Alors,
c’est la médecine du travail, vendredi,
qui a autorisé le défenseur à reprendre
son activité. Ce n’est pas la procédure
habituelle dans le cadre d’une blessure.
Mais le club lyonnais estime
s’être ainsi couvert dans une situation
rare qui comporte de nombreux
aspects inédits. Lyon, à l’évidence,
aurait préféré être sûr de récupérer
Réveillère au début de la saison prochaine.
Sans compter que si le joueur
rechutait, l’OL, qui doit payer un joueur
pendant les trois premiers mois de sa
blessure avant que l’assurance ne
prenne le relais, devrait théoriquement
recommencer à le payer trois
mois. Mais dans une réunion avec
Claude Puel et Marino Faccioli, Anthony
Réveillère aurait annoncé qu’il était
prêt à signer un papier pour libérer son
club de cette obligation.
Pour le défenseur lyonnais, la prochaine
étape, désormais, sera sa rentrée
en CFA. Il en saura un peu plus,
alors, sur son pari inédit.
Son retour n'est pas pour tout de suite, et en plus ils vont faire attention car ils ne voudraient pas qu'il rechute